Lectures de Mai
En attendant impatiemment une Comédie du Livre consacrée cette année à la littérature Nord-Américaine, je me suis baladée côté lectures entre la France, les US et le Japon.
"Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom" de Barbara Constantine (calmann-lévy). L'histoire de Tom, 11 ans, qui vit dans un mobil homme avec sa toute jeune mère et qui est le plus souvent livré à lui-même. Il va secourir Madeleine, une très vieille dame et va s'occuper de son jardin potager et de ses vieux animaux. Une lecture-bonbon, par moment un peu trop sucrée à mon goût mais pas désagréable. Des phrases simples et courtes, une galerie de personnages attachants dont on va découvrir les liens au fil des pages, le regard d'un enfant sur la vie, celui de Tom, petit garçon attachant et débrouillard.
"Elle l'a prévenu avant de partir, ils allaient devoir encore cette semaine se serrer sérieusement la ceinture. Parce qu'elle n'a pas trouvé de boulot. Alors pendant que Joss va faire les courses de base au magasin, Tom lui fait les siennes dans le jardin des voisins. Avant ça, il est allé visiter deux ou trois autres potagers, on ne sait jamais. Mais celui-ci est de loin le meilleur."
"Montana 1948" de Larry Watson (gallmeister), (conseillé par ma libraire préférée). Un livre court, concis, percutant, avec encore la vision d'un jeune garçon sur le monde des adultes. L'univers d'enfant de David, né au sein d'une famille respectée, (un père et son grand-père shérifs, un oncle médecin et héros de
guerre), va brutalement basculer après le drame dont est victime Marie,
la jeune indienne employée par ses parents. Mais contrairement au livre précédent, l'univers décrit ici est beaucoup plus brutal et réaliste. David va assister, malgré lui, au déchirement de sa famille. Un livre impressionnant de justesse , sur la perte des illusions, la haine raciale, les non-dits,
la justice, les difficiles relations familiales. C'est simple et parfaitement
écrit, un petit chef-d'oeuvre qui raisonnera longtemps en moi.
"Il m'arrivait de pouvoir rester assis pendant une heure sur un rocher, au bord de la rivière, sans souhaiter d'autre conversation que le murmure régulier de l'eau. J'étais sans aucun doute un enfant introverti, mais plus
encore, j'éprouvais hors de la société une plénitude qu'il m'était
absolument
impossible de ressentir en son sein."
"Le Jour de la Gratitude au Travail" de Itoyama Akiko (Picquier poche). Deux récits qui dénoncent avec subtilité les travers du monde du travail et la
condition féminine au Japon. Dans le premier, Kyoko, trentenaire au chômage et pas encore mariée se voit proposer par une voisine une rencontre arrangée avec un homme très déplaisant et "fou de son entreprise". Le second récit, un brin fantastique, mets en scène deux collègues d'une entreprise de sanitaire, liés par un pacte singulier et dont l'amitié se poursuivra au delà de la mort.
Akiko Itoyama dresse avec humour un portrait féroce et ironique de la place de la femme dans la société japonaise et sa difficulté d'intégration au sein de l'entreprise. Un petit livre très plaisant à découvrir et qui permet de mieux connaître le Japon.
"Une fois engagée et mon affectation décidée, je suis allée saluer mon chef et son premier mot a été : "Sachez tirer partie du fait que vous êtes une femme dans votre travail." C'est là que j'ai fini par comprendre. J'étais un chien qui ne pensait pas en être un. J'avais grandit comme un chien errant mais j'étais en réalité un toutou de compagnie. Avec le recul, j'imagine que nos chefs devaient se faire suer à chercher à quoi occuper les emplois généraux féminins."
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